Slide image number 1 with plane Slide image number 2 with Golden Gate Bridge Slide image number 3 with Flatiron Building in New York
Slide image number 1 with plane Slide image number 2 with Golden Gate Bridge Slide image number 3 with Flatiron Building in New York
Slide image number 1 with plane Slide image number 2 with Golden Gate Bridge Slide image number 3 with Flatiron Building in New York
Slide image number 1 with plane Slide image number 2 with Golden Gate Bridge Slide image number 3 with Flatiron Building in New York
Slide image number 1 with plane Slide image number 2 with Golden Gate Bridge Slide image number 3 with Flatiron Building in New York
Slide image number 1 with plane Slide image number 2 with Golden Gate Bridge Slide image number 3 with Flatiron Building in New York
Slide image number 1 with plane Slide image number 2 with Golden Gate Bridge Slide image number 3 with Flatiron Building in New York
Slide image number 1 with plane Slide image number 2 with Golden Gate Bridge Slide image number 3 with Flatiron Building in New York

■ Monastère des Trois Saints Hiérarques - Aperçu historique

En 1634, après toute une série de règnes malheureux et d’événements dramatiques, on assista à l’avènement au trône de Moldavie du grand juge et gouverneur Vasile Lupu, boyard éclairé, aimant les arts et surtout la foi chrétienne. Son règne (1634 - 1653) représente la première grande époque culturelle de la Moldavie. A l’instar des grands princes Musat d’autrefois, Vasile Lupu inaugura son règne en faisant bâtir une église, qui allait être unique: «Les Trois Saints Hiérarques» ou les «Trisfetite» de Iasi».

La porte de l’entrée sud est surplombée par l’inscription votive du fondateur, Vasile Lupu: «Par la volonté du Père et avec l’aide du Fils et avec la participation du Saint-Esprit, nous, serviteur de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui vénérons la Sainte Trinité, nous, par la miséricorde divine Prince régnant de la Moldavie, avec notre épouse Dame Tudosca et nos enfants - qui nous ont été donnés par Dieu - le Prince Ioan et les Princesses Maria et Rucsandra, avons fait élever cette sainte prière au nom des Trois Hiérarques St. Basile le Grand, St. Grégoire le Théologien et St. Jean Chrysostome. Et cette église a été bénite par la main de l’Archevêque Varlaam le 6 mai 7147».

Pillée et brûlée par des envahisseurs venus de l’est (1650) et du nord (1686), affectée par des tremblements de terre (1711, 1781, 1795, 1802), l’église attendit la Guerre d’Indépendance (1877) pour dépasser cette période d’humiliations successives. Les travaux de restauration eurent lieu de 1882 à 1887 (architecture) et jusqu’en 1898 (peinture et réaménagement de l’intérieur); l’édifice fut bénit à nouveau en 1904, sous Charles Ier, Roi des Roumains. Le bâtiment où se trouve la Salle gothique, édifié sous Vasile Lupu, fut restauré plusieurs fois, la dernière restauration datant de 1960. Fête des arts, l’église des Trisfetite s’inscrit dans l’histoire comme un foyer culturel et spirituel. En 1641 la ville de Iasi reçut avec dévotion les reliques de Sainte Parascève; une année plus tard, en 1642, se tint à Iasi le Synode qui adopta la célèbre Confession de Foi orthodoxe rédigée par le Métropolite Petru Movila, alors qu’en 1645 le Patriarche de Jérusalem fut consacré dans l’église des Trois Saints Hiérarques.

La plupart des éléments de l’intérieur, exécutés de 1889 à 1890 à Vienne et à Paris, furent offerts par le Roi Charles Ier et la Reine Elisabeth. Les chaises royales et épiscopales, les pupitres, etc. en bronze plaqué or avec des insertions en émail et en ivoire remplacent les pièces de jadis sculptées en bois exotique à Istanbul. Les candélabres actuels sont toujours en bronze plaqué or, décorés avec des œufs d’autruche; ils remplacent les précédents, en argent, disparus avant la restauration.

Le Collège de Vasile Lupu (1640), noyau de la future Académie princière, ainsi que l’imprimerie qui y fut installée et à l’aide de laquelle on fit imprimer en 1643 le "Livre roumain d’enseignements" (le Sermonnaire de Varlaam), sont autant de dimensions qui valurent aux Trois Hiérarques l’étiquette de "Monastère des enseignants", appellation confirmée aussi par l’histoire de l’enseignement roumain du XVIIIème siècle; ce nom vint s’ajouter à celui de "Monastère des Patriarches". En accomplissant la vocation universelle de l’Eglise orthodoxe, ce foyer de spiritualité roumaine fut également le point de départ de la lutte pour la libération de la Grèce, en 1821. C’est dans la cour du Monastère (le 28 février 1821) qu’Alexandre Ypsilanti donna le signal pour la guerre d’indépendance de la Grèce en lisant une proclamation qui affirmait les objectifs de l’Hétairie, dans sa lutte pour la libération des peuples balkaniques.

A partir de juillet 1994, l’église a rouvert ses portes en tant que monastère, avec une vie communautaire et des offices quotidiens.

■ Le monastère des Trois Saints Hiérarques - Présentation

Conçu comme un ensemble monastique traditionnel, le Monastère des Trois Saints Hiérarques (St. Basile le Grand, St. Grégoire le Théologien et St. Jean Chrysostome) est de nos jours encore l’un des plus fameux ensembles d’art féodal roumain, un chef-d’oeuvre architectural devenu une légende et qui ne cesse d’émerveiller les touristes du monde entier. L’image actuelle du monastère est le résultat des travaux de restauration de l’arhitecte André Lecomte de Noüy, qui se sont déroulés de 1882 à 1904.

La structure extérieure - grâce à laquelle le monastère est unique dans l’architecture ecclésiale roumaine - a été conservée. Les travaux de restauration valurent à l’église et aux bâtiments annexes une série de modifications importantes, mais qui n’affectèrent pas la conception architecturale initiale et encore moins les décorations en pierre des façades. C’est toujours à l’époque de la dernière restauration que remontent les peintures de l’église ainsi toutes ses décorations intérieures. Le mobilier fut conçu par l’architecte français et réalisé à Vienne aux frais du Roi Charles Ier et de la Reine Elisabeth, les nouveaux fondateurs de l’église.

L’extérieur

Une magnifique broderie en pierre revêt complètement les murs de l’église. Ce sont des blocs de pierre sculptés un à un très minutieusement, en associant et harmonisant des styles extrêmement différents, soudés ultérieurement les uns aux autres avec du plomb fondu. Ce syle empruntant des éléments caucasiens, byzantins, gothiques et baroques aurait risqué dans d’autres conditions d’aboutir à un échec du point de vue artistique, mais cette combinaison a donné naissance à un chef-d’oeuvre - l’église des Trois Saints Hiérarques.

Les ornements extérieurs, qui revêtent complètement l’édifice, et qui initialement avaient été plaqués or, combinent des éléments turcs, arabes, géorgiens, arméniens et persans avec des motifs architecturaux roumains, dans une superbe dentelle en pierre. On peut y compter plus de trente registres de motifs décoratifs, qui ne se répètent pas et qui décorent l’église de la base jusqu’au sommet des tours.

Des vases persans, encadrés par des colonnes à la russe, des disques solaires, ressemblant à ceux qui sont sculptés sur les portes de la région de Maramures, des motifs floraux exotiques, des symboles mystiques universels s’entrelacent dans une parfaite harmonie avec des éléments puisés dans la sculpture roumaine traditionnelle, aux broderies populaires et aux entailles décoratives en bois.

L’intérieur

Le plan des Trois Saints Hiérarques est typique pour les églises moldaves du XVIIème siècle: exonarthex, narthex, nef et sanctuaire, avec deux tours, une au-dessus de la nef et la seconde au-dessus du narthex.

L’exonarthex a deux entrées, l’une au nord et l’autre au sud; son toit a deux petites voûtes. Le passage vers le narthex se fait par une porte ressemblant à un portail, encadrée par cinq moulures au profil gothique et deux cadres rectangulaires. La porte en bronze est ornée de bas-reliefs représentant les douze apôtres. Au-dessus de la porte il y a l’icône des Trois Saints Hiérarques en mosaïque plaqué or.

Dans la forme architecturale initiale, le narthex était séparé de la nef par un mur massif, remplacé à la suite des travaux de restauration par trois arcades soutenues par deux piliers. Il est à remarquer que tant les angles entre les murs du narthex que les angles entre les murs et les voûtes sont fermés par la même torsade ornementale qui se retrouve aussi dans la décoration extérieure. Dans les murs latéraux du narthex se trouvent quatre sépultures, deux de chaque côté, ayant la forme de niches à voûte. Ces tombes, dans lesquelles reposent la famille du fondateur et les princes régnants Dimitrie Cantemir et Alexandru Ioan Cuza, sont recouvertes de blocs massifs de marbre noir décoré.

Les reliques de Sainte Parascève, offertes au Prince régnant Vasile Lupu en tant que récompense pour l’aide généreuse que celui-ci avait donnée au Patriarcat Œcuménique, furent apportées depuis Constantinople et déposées dans une niche spécialement créée et décorée avec du marbre, des pierres précieuses et des mosaïques illustrant la vie de la Sainte.

A présent, ses saintes reliques se trouvent dans la Cathédrale Métropolitaine de Iasi, la niche de l’église des Trois Saints Hiérarques abritant la châsse qui contient les reliques du Saint Hiérarque Basile le Grand, reçues par le prince régnant Vasile Lupu en 1650. Confisquées par les autorités de l’époque en 1975, elles furent rapportées à Iasi le 28 décembre 2000.

L’iconostase de l’église remonte à la fin du XIXème siècle, lorsqu’il fallut remplacer l’ancienne iconostase, abîmée. La nouvelle fut sculptée en marbre de Carrare et décorée de mosaïques et d’émaux. Les veilleuses, les chandeliers et d’ailleurs tout le mobilier de l’église - en bronze orné d’ivoire et de pierres précieuses - datent de l’époque de la dernière restauration.

Le sanctuaire est conforme à la conception architecturale de l’église, ayant deux niches spacieuses, le proscomidiaire et la sacristie. Les murs sont décorés avec les icônes des trois saints hiérarques, encadrées par des torsades en guise de colonnes.

■ Le monastère des Trois Saints Hiérarques - Musée

A côté de l’église il y a un bâtiment qui abrite un musée d’art religieux, contenant, entre autres, des objets ayant trait à l’histoire du monastère des Trois Saints Hiérarques. L’édifice, également appelé Salle gothique, eut dès le début un destin peu habituel, ayant servi de réfectoire au monastère des Trois Saints Hiérarques (1635-1639), ainsi que de chapelle (XIXème siècle).

Appelée gothique non pour son architecture extérieure, mais pour ses voûtes en forme d’ogive délimitées par des nervures en pierre, cette annexe se fait remarquer par un balcon extérieur avec 12 colonnes cylindriques en pierre et une tour romaine à l’entrée, construite pendant la restauration générale du monastère (1890), pour remplacer la haute tour-clocher à laquelle on avait renoncé. L’aspect actuel de l’église est dû à la restauration de 1960. Dans l’aile ouest se trouvent à présent le siège du supérieur du monastère et quelques cellules.

Dans les cellules des Trois Saints Hiérarques se sont passés des événements très importants pour l’enseignement et la culture roumaine. En 1640, on y installa la première imprimerie de Moldavie, qui servit à l’impression de la Cazania roumaine (Sermonnaire) du Métropolite Varlaam, de son épais traité sur les Sept Sacrements de l’Eglise, de la Réponse au Catéchisme de Calvin, ainsi que du Code de Vasile Lupu, la première anthologie de lois de Moldavie.

A la même époque, le Prince régnant Vasile Lupu jeta les bases du Collège des Trois Hiérarques, première institution d’enseignement de Moldavie, organisée selon le modèle de l’Académie de Kiev. A la fin du XIXème siècle, les cellules des Trois Hiérarques étaient encore le siège du Collège fondé par Vasile Lupu, appelé Ecole Normale (pour la formation d’instituteurs) Vasile Lupu. Le grand poète national Mihai Eminescu, qui avait habité quelque temps dans une des cellules du monastère, figurait en 1874 parmi les membres du jury d’examen de l’Ecole.

Au-delà du but principal pour lequel elle avait été construite, la Salle gothique nous rappelle au moins deux événements cruciaux pour l’histoire du monastère. Tout d’abord, c’est ici que se déroulèrent, en 1642, les débats théologiques pan-orthodoxes qui se conclurent par l’adoption de la Confession de Foi Orthodoxe rédigée par Petru Movila, métropolite de Kiev, événement que l’histoire a retenu sous le nom de Synode de Iasi. Plus tard, en 1888, la chapelle se trouvant dans la Salle gothique, qui abritait temporairement la châsse de Sainte Parascève, fut le témoin d’un des miracles les plus connus et les plus étonnants de la sainte, dont les reliques ne furent pas touchées par le terrible incendie de la nuit du 26 au 27 décembre, quoique tout autour fût consumé par le feu.

Abritant déjà depuis des décennies des objets du patrimoine historique et ecclésial, la Salle gothique se présente depuis le 15 octobre 2001 sous un nouveau jour, l’ancienne collection du musée ayant été enrichie par d’autres pièces, récemment acquises.

Les objets les plus précieux détenus sont, sans doute, ceux qui concernent directement l’église des Trois Hiérarques de l’époque de son fondateur, Vasile Lupu (1635-1653).

Des fragments de fresque de la peinture originale exécutée par des peintres russes témoignent de la grande sensibilité artistique de ceux-ci; un observateur de l’époque manifesta son admiration pour ces chefs-d’œuvre: «une telle œuvre de peinture en miniature, exécutée avec tant de charme, comme sont celles qui se trouvent sur les arcades et les voûtes des deux coupoles de cette église, je n’en ai pas vu dans un autre pays» (Evlia Celebi, voyageur turc). Le tableau votif représentant Vasile Lupu est sa famille a une valeur spéciale. L’icône royale des Trois Saints Hiérarques constitue un témoignage exemplaire de la beauté exquise de l’iconostase exécutée à Moscou en 1639. D’autres objets de valeur illustrant l’époque de Vasile Lupu sont les remarquables épitaphes brodées représentant Tudosca, l’épouse du prince régnant, ainsi que leur fils Ioan, celles-ci étant, selon la tradition, les œuvres de Dame Tudosca. Un épitrachelion brodé et deux coupes en argent plaqué or figurent parmi les donations de Vasile Lupu pour l’église qu’il avait fondée. Il serait hors de question que la collection du musée ne contienne pas un exemplaire de la célèbre Cazania (Sermonnaire) de Varlaam, Métropolite de Moldavie, premier ouvrage moldave en roumain, monument linguistique imprimé dans les cellules du monastère (1643).

Dédié aux arts et à l’histoire ecclésiale de la Moldavie des XVIIe-XIXe siècles, le musée de la Salle gothique se veut un édifice vivant, qui contribue à une meilleure connaissance de notre passé.

Cette tentative est soutenue aussi par l’organisation régulière d’expositions temporaires, qui invitent les visiteurs à entrer dans un espace où le mystère du passé se dévoile, en offrant à celui qui franchit le seuil du musée la clé d’un futur où la beauté sauve le monde.